VF#4 | Communique moins et mieux lors de tes coachings.
Astuce coaching : comment améliorer tes interactions avec tes athlètes pour obtenir de meilleurs résultats !
Qu’est-ce qu’un(e) expert(e) ? Quels critères pourrions-nous utiliser pour distinguer un(e) expert(e) d’une personne “juste” compétente ? Ces questions pourraient mobiliser nos maigres neurones pendant des heures et les discussions seraient sûrement mouvementées. Dans le VF#3, nous avions vu quels critères principaux étaient employés par les professionnel(le)s de la préparation physique en sports collectifs pour distinguer les individus experts des individus compétents.
Alors dans ce VF#4, nous allons rapidement voir quelles stratégies existent pour améliorer la manière dont tu peux améliorer tes interactions lors d’un coaching. L’article de Larkin et al., (2022) nous servira de base.
Structurer les apprentissages
Selon la saison, notamment au sein des sports collectifs, la structure des entraînements change, notamment ce qu’on appelle la microstructure, à savoir le type d’entraînements proposé.
Globalement les entraîneurs/-ses semblent proposer plus régulièrement des formes d’apprentissages liées au développement de compétences motrices isolées (53-65% du temps de pratique), càd des “activités axées sur l'acquisition de compétences par le biais d'exercices et d'activités isolées dans des environnements non stressants” (p.2). Pour le reste du temps de pratique, ce sont des formes d’apprentissages de jeu qui sont proposées, càd “des activités qui reproduisent les exigences du jeu par le biais de petits jeux ou de jeux de conditionnement” (p.2).
Souvent, plus les événements compétitifs sont proches, plus l’apprentissages sous forme de jeux devient important, soit une question de spécificité des contraintes sur les ressources attentionnelles, décisionnelles et physiques. La présence dominante de ces différentes formes d’apprentissage dépendent en grande partie de la macrostructure des entraînements, ce que nous appelons couramment périodisation.
En faisant le parallèle avec une activité comme l’haltérophilie, nous pourrions suggérer que l’apprentissage moteur des mouvements principaux (arraché et épaulé-jeté) puissent être délayé en étant proposé à l’approche des événements compétitifs, sur de courtes périodes temporelles. Alors que le développement de qualités annexes et isolées pourrait être proposé dès le début des apprentissages à partir de mouvements semi-techniques (e.g., tirage lourd, passage d’arraché…) ou de mouvements hautement corrélés à la performance (e.g., back squat ; Stone et al., 2005).
Améliorer ses interactions
Plusieurs formes d’interactions coach(e)-athlète coexistent et nous allons nous attarder sur deux d’entre elles : les instructions et les feedbacks.
La plupart du temps, les coach(e)s emploient de façon majoritaire des instructions simultanées (ou concomitantes), càd des instructions qui viennent pendant que l’athlète réalise son exercice/effort. Iels peuvent aussi les donner avant et après l’effort. Un effet délétère potentiellement attendu est la dépendance de l’athlète au coach(e) dans ses apprentissages. Il est recommandé de favoriser l’apprentissage par le questionnement des comportements moteurs, afin que l’athlète puisse disposer d’une réflexion personnelle sur ses gestes sportifs et les “corrections” qui peuvent être apportées. En parallèle, un(e) coach(e) qui use régulièrement d’instructions est souvent perçu comme crédible et est respecté, l’usage des instructions étant associé à la qualité du coaching.
Pareillement, la plupart du temps, les principaux feedbacks (FB) employés par les coach(e)s sont dit positifs, càd qu’ils se concentrent sur l’aspect positif d’un comportement ou d’une action (e.g., “très bien ton extension sur le tirage, tu l’as bien faite”). Bien que ces FB soient utiles pour maintenir la motivation, ils ne sont pas particulièrement propices aux apprentissages. Deux autres types de FB peuvent améliorer les apprentissages : les FB correctifs et les FB interrogatifs. Souvent, les FB correctifs sont employés pour chercher à “corriger” des parties spécifiques d’un mouvement (e.g., triple extension en épaulé). Les FB interrogatifs peuvent être convergents (la question posée doit amener une réponse de la part de l’athlète) ou divergents (la question est ouverte, parfois rhétorique et n’attend pas forcément de réponse). Exemples de questions : divergente, “as-tu remarqué quelque-chose de spécifique dans ta position lorsque tu faisais ton tirage ?” ; convergente, “tes bras étaient tendus lors de ton second tirage ?”
Autres considérations
Les interactions en coaching semblent se faire majoritairement lorsque l’athlète est en inactivité, réduisant les opportunités d’être en situation d’apprentissage. Ce temps pris, la plupart du temps, pour des instructions verbales pourrait être associé à une forme de “sur-coaching”. A la place, les coach(e)s devraient : anticiper les objectifs de la séance et les exercices associés, donner des instructions plus courtes, plus simples et employer des analogies (de préférence en focus externe).
Les feedbacks interrogatifs sont sous-estimés en coaching et souvent mal employés. Avant d’employer des FB, les coach(e)s devraient se demander sur quoi iels veulent que le FB portent et pour quel objectif de modification.
Avis personnel : les FB interrogatifs pourraient être utilisés lors des périodes d’inactivités pour laisser le temps à l’athlète de réfléchir et de proposer une solution. Alors que les FB correctifs devraient être simples, employer des analogies courtes et percutantes, et être employés pendant l’action motrice (juste avant qu’une répétition ne se fasse par exemple).
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J’espère que ce VF t’a plu.
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